Albert Edefelt et la mode

Albert Edelfelt, Femme lisant une lettre, 20.10.1896, lavis à l’encre.

Choyé par sa mère et adulé par ses sœurs, Albert Edelfelt a développé une grande tendresse pour les femmes de sa famille et une fine perception de leurs goûts, qui s’est encore accentuée une fois marié à Ellan de la Chapelle. Pour ses proches demeurés en Finlande, il a longtemps joué un rôle de référence du chic parisien, envoyant occasionnellement des articles de mode destinés à faire fureur à Helsinki. Sa correspondance abonde de commissions confiées par sa mère, qu’il s’efforçait d’accomplir avec diligence. Albert Edelfelt apparaît comme un consommateur ardent des nouveaux grands magasins – le Bon Marché, les Grands Magasins du Louvre et le Printemps – dont les noms résonnent comme des promesses d’élégance parisienne. Il se fournissait en chapeaux et en bas, mais aussi en tissus et en plumes destinés à être confectionnés par des couturières en France ou en Finlande.

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Au piano

C’est un marchand américain qui aurait soufflé à Albert Edelfelt l’idée de peindre une scène musicale, l’invitant à représenter Frédéric Chopin au piano et George Sand l’écoutant.

Je vous assure que cela plaira, assure-t-il, Chopin étant le compositeur le plus aimé des dames.

– Mais le sujet a plutôt un intérêt littéraire, objecte Edelfelt ; pensez aux affreux costumes de 1840.

– Qu’à cela ne tienne. Chopin était Polonais. Flanquez-lui donc un beau costume avec de la fourrure, le bonnet carré, des brandebourgs, des bottes à l’écuyère, et donnez à George Sand, qui était une femme extraordinaire, un costume du seizième siècle.

Jacques de Coussange, « Le peintre Edelfelt à Paris », Le Journal des débats, 26.8.1923.
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